Demeure : n.f. (mot venant de demeurer).
Le mot « demeure » a plusieurs acceptions :
I) Sens vieilli ou locution :
1. Le fait de demeurer, de tarder (délai, retard).
– Citation du dramaturge et poète français Pierre Corneille (1606-1784) : « Voyons donc ce que c’est, sans plus longue demeure ».
Locution (sens moderne) : Il y a péril en la demeure : il peut être dangereux d’attendre, il faut agir vite.
Il n’y a pas péril en la demeure : ce n’est pas urgent, rien ne presse.
2. Locution adverbiale : À demeure : en permanence, d’une manière stable.
S’installer à demeure à la campagne.
3. Locution adjectivale (droit) : En demeure. Responsable de l’inexécution de son obligation.
Sens courant (avec mettre, mise) : Mise en demeure : obligation faite au débiteur de se libérer (commandement, sommation).
Mettre un débiteur en demeure.
Par extension : Mettre quelqu’un en demeure de (et l’infinitif) (enjoindre, exiger, ordonner, signifier, sommer).
C’est une véritable mise en demeure (ultimatum ; comminatoire).
II)
1. Sens vieilli ou littéraire : Lieu construit dans lequel on vit (domicile, foyer, gîte, habitation, logement, logis, maison, résidence, séjour).
– Citation de l’écrivain français Roger Caillois (1913-1978) : « On dirait qu’il se contente de la plus fragile demeure : baraque de planches ou cabane de roseau ».
Sens moderne : Maison (généralement belle ou importante).
Une demeure seigneuriale (château).
2. Sens figuré et littéraire : La dernière demeure (tombeau).
Accompagner quelqu’un à sa dernière demeure.