Douter : v.tr. ind. (mot venant du latin dubitare « craindre, hésiter » ).
Le verbe « douter » a plusieurs acceptions :
1. Être dans l’incertitude de (la réalité d’un fait, la vérité d’une assertion).
Douter de.
Douter de la réalité de quelque chose.
Douter de l’authenticité d’une nouvelle.
Douter du succès (désespérer).
J’en doute fort.
N’en doutez pas : soyez-en certain.
À n’en pas douter : sans aucun doute.
– Citation de l’écrivain et essayiste français, membre de l’Académie française Paul Bourget (1852-1935) : « Je doute avec mon cœur de ce que mon esprit reconnaît comme vrai ».
Littéraire : Douter de (et infinitif).
Il ne doute pas d’y parvenir.
Verbe transitif direct : douter que (avec subjonctif).
Je doute fort qu’il vous reçoive.
Ne pas douter que… (avec le subjonctif si la chose est très peu probable). Je ne doute pas qu’il est sincère, qu’il (ne) soit sincère.
(Avec conditionnel) : Je ne doute pas qu’il accepterait, si j’insistais.
Littéraire : douter si (et indicatif ou conditionnel) : ne pas savoir si (se demander).
– Citation du poète français Jean de la Fontaine (1621-1695) : « Aussi les parents de la belle doutèrent longtemps s’ils obéiraient ».
2 . Douter de : mettre en doute (des croyances fondamentales considérées comme des vérités).
– Citation de l’écrivain français Romain Rolland (1866-1944), prix Nobel de littérature en 1915 : « Comme Hamlet, il doutait de tout maintenant, de ses pensées, de ses haines et de tout ce qu’il avait cru ».
Absolu : Citation du poète et écrivain français Alfred de Musset (1810-1857) : « De l’homme qui doute à celui qui renie, il n’y a guère de distance. Tout philosophe est cousin d’un athée ».
3. Sens vieilli : Hésiter (tergiverser.)
– Citation du dramaturge et poète français Jean Racine (1639-1699) : « Pourriez-vous un moment douter de l’accepter ? ».
Sens moderne : Ne douter de rien : n’hésiter devant aucun obstacle, aller de l’avant, hardiment, sans tenir compte des difficultés.
Ironique : Il ne doute de rien : il fait preuve d’une audace insolente, il croit que tout lui est possible, permis (Avoir un sacré culot, un sacré toupet).
4. Douter de : ne pas avoir confiance en (se défier, se méfier).
Douter de quelqu’un, de sa parole, de sa sincérité, de son honnêteté.
Douter de soi : ne pas être sûr de ses possibilités, de ses sentiments.
– Citation du poète et écrivain français Alfred de Musset (1810-1857) : « Que cette idée ne vous vienne jamais de paraître douter de vous, car aussitôt tout le monde en doute ».
5. Verbe pronominal : se douter. (Suivi d’un indéfini) : Considérer comme tout à fait probable (ce dont on n’a pas connaissance), (conjecturer, croire, deviner, imaginer, pressentir, soupçonner, supposer).
Vous doutiez-vous de cela ? (s’attendre).
Ils se sont doutés de quelque chose (flairer, subodorer).
Je ne me doutais de rien.
Sa femme se doutait qu’il la trompait.
Il est très mécontent, je m’en doute ; je m’en doute un peu ; je ne m’en serais jamais douté.
Ah ça ! je m’en doutais ! j’avais prévu la situation. se douter que (et indicatif ou conditionnel) (penser, supposer).
– Citation de l’écrivain, philosophe, poète et dramaturge français, membre de l’Académie française, Jules Romains (1885-1972) : « Nous ne nous doutions pas que si peu de temps après nous aurions à supporter ensemble une si grande épreuve ».