Ravaler : v.tr. (mot venant de re- et de avaler).
Le verbe « ravaler » a plusieurs acceptions :
I)
1. Sens vieilli ou technique (alpinisme) : Faire redescendre.
Assureur qui ravale la corde.
2. Achever ou nettoyer, refaire le parement de (un mur, un ouvrage de maçonnerie) de haut en bas.
Ravaler un mur en grattant l’ancien enduit, en nettoyant la pierre, en recrépissant (crépir).
Ravaler un immeuble.
Locution familière : Se ravaler la façade : retoucher, rafraîchir son maquillage.
3. Technique : Diminuer (une chose) en hauteur ou en épaisseur.
Agriculture : Faire le ravalement de (un arbre) (tailler).
4. Sens figuré : Abaisser, déprécier.
– Citation du dramaturge et comédien français Molière (1622-1673) : « Ravaler la dignité de médecin ».
– Citation de l’écrivain, philologue, philosophe, épigraphiste et historien français Ernest Renan (1823-1892) : « L’idée que toute exploitation commerciale […] ravale celui qui l’exerce » (avili).
« Voilà ce que la passion fait des êtres, voilà jusqu’où elle nous ravale » (Mauriac).
Un ivrogne ravalé au rang de la brute.
Verbe pronominal : Se ravaler : s’abaisser, s’avilir moralement, socialement, etc. (descendre, tomber).
– Citation du romancier et dramaturge française Georges Moinaux ou Moineau, dit Georges Courteline (1858-1929) : « Celui qui n’a pas le respect des cheveux blancs se ravale au rang de la bête ! ».
II) Ravaler : Avaler de nouveau, avaler (ce qu’on a dans la bouche).
Ravaler sa salive.
Locution familière : Je lui ferai ravaler ses paroles : je l’obligerai à se rétracter.
Par extension : Retenir (ce qu’on allait dire).
Ravaler son compliment.
Sens figuré : Empêcher de s’exprimer.
Ravaler sa colère.