Retrancher : v.tr. (mot venant de re- et de trancher).
Le verbe « retrancher » a plusieurs acceptions :
I) Enlever d’un tout (une partie, un élément) ; supprimer (un élément) (couper, éliminer, enlever, ôter, soustraire).
1. Concret (sens vieilli ou littéraire) : Retrancher les branches d’un arbre (couper, élaguer, tailler).
Retrancher un membre, un organe malade (amputer).
2. Sens courant : Enlever d’un texte.
Il faut retrancher certains passages (élaguer, enlever ; biffer).
– Citation de l’écrivain et encyclopédiste français Denis Diderot (1713-1784) : « Ce n’était pas sans regret qu’il avait retranché des détails ».
3. Soustraire (une partie) d’une quantité (décompter, déduire, défalquer).
Retrancher un nombre d’un autre.
Retrancher cent euros d’une somme.
Retrancher une somme sur un salaire (prélever, rabattre, rogner).
4. Sens vieilli : Enlever (quelque chose) à quelqu’un.
– Citation de l’écrivain français Émile Zola (1840-1902) : « Il m’a retranché net mes cent francs par mois ».
Complément personne : « Les gens réellement vertueux, car il faut retrancher les hypocrites » (Balzac) (exclure).
II)
1. Sens vieilli : Fortifier par des retranchements.
Camp retranché.
Sens moderne : Protéger, séparer comme par un retranchement.
– Citation de l’écrivaine française Colette (1873-1954) : « Le rempart des journaux, de nouveau, le retranche du monde ».
2. Verbe pronominal : Se retrancher : Se fortifier, se protéger par des moyens de défense.
Se retrancher derrière des fortifications, sur une position.
Sens figuré : Se retrancher dans (une attitude, un comportement) : se mettre à l’abri, se protéger, s’enfermer dans.
Se retrancher dans un mutisme farouche.
Se retrancher derrière l’autorité d’un chef, le secret professionnel, derrière un prétexte.
Contraires de retrancher : ajouter, incorporer, insérer.