Tuyau : n.m. Canal fermé, conduit à section circulaire ou arrondie (en matière rigide, flexible ou souple).
Gosier : s’arroser (…) le tuyau.
Se remplir le tuyau : bien boire et bien manger.
– L’expression « donner un tuyau (crevé) » : donner un renseignement plus ou moins confidentiel (aux ou dépassé) :
Voilà une expression argotique qui date de la fin du XIXe siècle.
Lorsqu’on a une information à donner à quelqu’un, comment procéder ?
On va probablement approcher sa bouche à son oreille et murmurer l’information qui va s’écouler dans son conduit auditif vers l’oreille interne. Or ce conduit auditif où coule l’information n’est-il pas assimilable à un tuyau ?
Voila, on vient de comprendre comment ce qui véhicule l’information est devenu par métonymie le renseignement lui-même.
Quant à la comparaison d’un tuyau crevé avec un renseignement erroné, elle est aisément compréhensible : un véritable tuyau crevé ne sert à rien, pas plus que le ce tuyau argotique lorsqu’il est faux.
– L’expression « une famille un tuyau de poêle » : Une famille qui pratique des relations sexuelles entre ses membres.
Cette expression est très familière, pour ne pas dire vulgaire. Mais l’image qu’elle véhicule est parfaitement compréhensible pour qui a eu l’occasion, au moins une fois dans sa vie, d’installer un poêle à bois ou à charbon avec toute sa tuyauterie d’évacuation. Il a en effet pu constater que celle-ci est composée de tronçons (ou manches) qui s’emmanchent les uns dans les autres.
Est-il vraiment nécessaire d’explique d’avantage cette métaphore ?
Cette expression est le titre d’une pièce de théâtre écrite par le poète et écrivain français Jacques Prévert (1900-1977) en 1933, dans laquelle des bourgeois respectables en apparence pratiquent en réalité adultère, inceste et homosexualité et amours avec le personnel alors qu’il se prétendent hypocritement très vertueux.