Courber : v.tr. (mot venant du latin curvare).
Le mot « courber » a plusieurs acceptions :
1. Rendre courbe (ce qui est droit) : arquer, arrondir, bomber, cintrer, couder, fléchir, gauchir, gondoler, incurver, infléchir, pencher, plier, recourber, replier, tordre, voûter.
Courber une branche.
Courber au feu une barre de fer.
2. Pencher en abaissant.
La vieillesse l’a courbé.
Courber le front, la tête sur un livre (incliner).
– Citation du poète et écrivain français André Suarès (1868-1948) : « Il incline devant Dieu des épaules que, le reste du temps, le labour courbe vers la terre ».
Sens figuré : Courber la tête, le front, en signe de soumission (céder, obéir, se soumettre).
Refuser de courber la tête devant une autorité.
Courber l’échine.
Allusion historique : Courbe la tête, fier Sicambre (*).
(*) Les Sicambres ou Sugambres (var. Sicambri, Sicambers, Sigambrer, Sugumbrer, Sugambri ou Sicambriens) constituaient, selon Jules César, un peuple germanique établi, au Ier siècle av. J.-C., sur la rive droite du Rhin, entre les rivières Ruhr et Sieg, cette dernière rappelant leur nom. Séparés par le Rhin, ils étaient voisins des Aduatuques avant la conquête romaine.
3. Région et familier : Manquer (l’école, la classe, un cours) (sécher).
4. Verbe intransitif : Devenir courbe (ployer).
Courber sous le poids, le faix (*).
(*) Faix : Charge très pesante, pénible à porter.
5. Verbe pronominal : Se courber : Être, devenir courbe.
Choses : Citation de l’écrivain français François-René de Chateaubriand (1768-1848) : « La cataracte se courbe en fer à cheval ».
Personnes : Se baisser.
– Citation de l’écrivain français Pierre Loti (1850-1923) : « Il entra, obligé de se courber en deux comme un gros ours ».
Spécialement : Se courber pour saluer (s’incliner ; courbette).
Se courber en signe d’humiliation (se prosterner).
Sens figuré et littéraire : Se soumettre.
Contraires de courber : dresser, raidir, redresser, relever (se).