Arrêt : n.m. (mot venant de arrêter).
Le mot « arrêt » a de nombreuses acceptions :
A. Sens courant :
1. Action d’arrêter ou de s’arrêter (dans sa marche, son mouvement) ; état de ce qui n’est plus en mouvement.
L’arrêt d’un train en gare ; des autobus aux stations.
Cinq minutes d’arrêt.
– Citation du poète, peintre, dessinateur, dramaturge et cinéaste français Jean Cocteau (1889-1963) : « Dix minutes d’arrêt, buffet ! Tout le monde descend ! ».
Arrêt accidentel (panne).
Ne pas descendre avant l’arrêt complet du véhicule.
Nous ferons quelques arrêts au cours de notre voyage (étape ; escale, halte).
Familier : Arrêt(-)buffet, arrêt(-)pipi : halte au cours d’un déplacement pour se restaurer, satisfaire un besoin naturel (pause).
Voitures à l’arrêt (stationnement).
Bande d’arrêt d’urgence, sur une autoroute.
Chien à l’arrêt, qui tombe en arrêt ; chien d’arrêt.
Sens figuré : Tomber en arrêt devant quelque chose : s’arrêter devant, l’attention en éveil.
2. Fin ou interruption d’un fonctionnement.
Arrêt d’un moteur.
Arrêt cardiaque, arrêt du cœur.
Fin ou interruption d’une activité, d’un processus (interruption, pause).
Arrêt des affaires (gel, stagnation).
Arrêt des hostilités (suspension ; cessation, fin).
Arrêt du travail.
Arrêt de travail : congé de maladie.
Arrêt de jeu : interruption du jeu par l’arbitre en raison d’un incident et dont la durée est reportée à la fin du temps réglementaire de la partie (jeux de ballon).
Jouer les arrêts de jeu.
Arrêt de volée : au rugby, arrêt marqué du ballon donnant droit à la remise en jeu.
Cinéma, vidéo : Arrêt sur image : interruption volontaire et provisoire d’une projection sur une image.
– Citation de l’écrivain français Julien Gracq (1910-2007) : « La lecture est mouvement, et l’illustration est un arrêt sur image… ».
Sans arrêt : sans interruption, sans discontinuer (cesse, relâche, répit, repos).
Ils se disputent sans arrêt.
Temps d’arrêt : court intervalle ou repos dans des mouvements qui doivent s’exécuter avec précision.
Marquer un temps d’arrêt (interruption, pause).
D’arrêt : destiné à arrêter, à bloquer.
Tir d’arrêt, pour briser l’attaque adverse.
Coup d’arrêt.
Cran d’arrêt.
3. Par métonymie : Endroit où doit s’arrêter un véhicule de transport en commun (station).
Des voyageurs attendent à l’arrêt d’autobus (abribus, aubette).
Descendre au prochain arrêt.
Au Canada : Endroit où les véhicules doivent marquer un temps d’arrêt ; signal correspondant (stop).
4. Sens vieilli : Action d’arrêter une personne ou des biens (arrestation).
Droit : Saisie-arrêt.
Sens moderne : Mandat d’arrêt : ordre d’arrestation et de mise en détention provisoire délivré par un juge d’instruction contre une personne recherchée pour l’exercice de poursuites pénales.
Mandat d’arrêt international.
Maison d’arrêt : établissement pénitentiaire où sont incarcérées les personnes en détention provisoire avant jugement et les condamnés à de courtes peines (par opposition à établissement de peines).
Arrêts : sanction disciplinaire infligée à un officier ou un sous-officier.
Mettre un militaire aux arrêts.
Arrêts forcés ou de rigueur, portant défense de sortir d’un local spécial.
Arrêts de forteresse, condamnant à la prison militaire.
5. Pièce, chose qui arrête (arrêtoir, butée, cliquet, taquet).
L’arrêt d’un fusil, d’une serrure.
Taquet d’arrêt : pièce de charpente mobile placée à une bifurcation pour arrêter un wagon.
B. Jugement :
1. Décision d’une cour souveraine ou d’une haute juridiction (jugement ; arrêté).
Arrêt de la Cour de cassation, de la cour d’appel, de la cour d’assises, du Conseil d’État.
Rendre un arrêt.
2. Sens figuré (vieilli ou littéraire) : Les arrêts du destin, de la Providence (décret).
– Citation de la romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française George Sand, nom de plume d’Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, baronne Dudevant (1804-1876) : « De par les arrêts du goût et de l’esthétique » (jugement).