Fausser : v.tr. (mot venant de « falsifier, tromper » ; falser « démentir » du bas latin falsare, de falsus : faux).
Le verbe « fausser » a plusieurs acceptions :
I )
1. Rendre faux, déformer la vérité, l’exactitude de (une chose abstraite) (altérer, déformer, dénaturer).
Erreur qui fausse un résultat, un calcul.
– Citation de l’écrivain français André Billy (1882-1971) : « Sa pensée est faite de telles nuances qu’il est presque impossible de la résumer sans la fausser » (défigurer, falsifier, travestir).
2. Déformer (quelque chose) ; faire perdre sa justesse, sa perfection à.
Sens vieilli : Fausser une note.
Verbe intransitif (Canada) : Familier : Chanter faux.
Sens moderne (verbe pronominal) : Citation de l’écrivain, philosophe, poète et dramaturge français, membre de l’Académie française, Jules Romains (1885-1972) : « Pendant qu’il disait ces derniers mots, sa voix se faussa un peu ».
Abstrait : déformer, pervertir.
Ces lectures lui ont faussé le jugement.
– Citation de l’écrivain, philologue, philosophe, épigraphiste et historien français Ernest Renan (1823-1892) : « La persécution fausse l’esprit et rétrécit le cœur ».
3. Déformer (un instrument, un objet) par une pression excessive qui le rend inutilisable (forcer).
Fausser un mécanisme, une pièce en la courbant, en la pliant, en la tordant.
Fausser une clé, une lame.
Fausser une serrure.
Verbe pronominal : La direction de la voiture s’est faussée.
II) (de l’ancien sens « manquer à sa promesse, enfreindre ») fausser compagnie à quelqu’un, le quitter brusquement ou sans prévenir (abandonner, quitter ; brûler la politesse ; filer à l’anglaise*).
(*) Filer à l’anglaise : sans prendre congé et sans être aperçu (En douce).
– Citation de l’écrivain français André Gide (1869-1951) : Par analogie : « Il ne me paraissait plus possible de fausser politesse à mes hôtes ».