Pendre : verbe (mot venant du latin populaire pendere).
Le verbe « pendre » a plusieurs acceptions :
I) Verbe intransitif (choses) :
1. Être fixé, suspendu par le haut, la partie inférieure restant.
Morceau de viande qui pend à un crochet.
Laisser pendre ses bras, ses jambes.
– Citation de l’écrivain français Anatole France (1844-1824) : « De pâles boucles à l’anglaise pendaient le long de ses joues » (retomber, tomber).
2. Descendre plus bas qu’il ne faudrait (familier : pendouiller), s’affaisser.
Jupe qui pend par-derrière.
Son manteau pend jusqu’à terre (traîner).
Être flasque, mou, et retomber mollement.
Avoir les joues qui pendent.
3. Sens vieilli : Surplomber (avec une idée d’instabilité, de menace).
« D’immenses rochers pendaient en ruines au-dessus de ma tête » (Rousseau).
Familier : Ça lui pend au nez (comme un sifflet de deux sous), se dit d’un désagrément, d’un malheur dont quelqu’un est menacé.
II) Verbe transitif :
1. Fixer (quelque chose.) par le haut de manière que la partie inférieure reste libre (suspendre).
Pendre sa veste au portemanteau, à un cintre (accrocher ; penderie).
Pendre un jambon au plafond, du linge pour le faire sécher.
Pendre la crémaillère.
– Citation de l’écrivain français Jean Giono (1895-1970) : « Un gros chaudron pendu à la crémaillère ».
2. Mettre à mort (quelqu’un) par strangulation, en suspendant au moyen d’une corde passée autour du cou (pendaison). Pendre un condamné à un gibet, à une potence.
Pendre quelqu’un haut et court, avec une corde courte, difficile à détacher.
Pendre quelqu’un en effigie.
Locution : Il ne vaut pas la corde pour le pendre : rien ne pourra l’améliorer, le racheter.
Familier : Qu’il aille se faire pendre ailleurs, se dit de quelqu’un dont on a à se plaindre et qu’on ne veut plus voir.
Je veux (bien) être pendu si… : je suis absolument sûr que cela n’arrivera pas.
– Citation de l’écrivain français Honoré de Balzac (1799-1850) : « Que voulez-vous dire, mon oncle, je veux être pendu si je comprends un seul mot ».
Dire pis que pendre de quelqu’un, plus qu’il n’en faudrait pour le faire pendre (médire). Dire pis que pendre de quelqu’un signifie dire le plus grand mal de cette personne, lui reprocher le plus de choses possibles, souvent de manière exagérée et cruelle. L’expression est surtout utilisée dans la langue soutenue et littéraire.
III) Verbe pronominal : Se pendre figuré ; se pendre à (pencher, être favorable ).
1. Se tenir en laissant pendre ses jambes. Se pendre par les mains à une barre fixe, à la branche d’un arbre (se suspendre).
Familier et par exagération : Se pendre au cou de quelqu’un.
Au participe passé : Être pendu à : ne pas quitter, ne pas laisser.
Être pendu aux basques de quelqu’un. Il est tout le temps pendu au téléphone.
Être pendu aux lèvres de quelqu’un, suspendu.
– Citation de l’écrivain et encyclopédiste français Denis Diderot (1713-1784) : « Pendu au bras droit de son grand frère ».
2. Absolu : Se suicider par pendaison.
Il s’est pendu par désespoir.
Le détenu s’est pendu dans sa cellule.