Mardi gras : Mardi gras est une période festive, qui marque la fin de la « semaine des sept jours gras » (autrefois appelés « jours charnels »). Le Mardi gras est suivi par le Mercredi des Cendres (*) et le Carême, où les Chrétiens sont invités à « manger maigre » en s’abstenant de viande.
Elle se situe donc juste avant la période de jeûne, c’est-à-dire — selon l’expression ancienne — avant le « carême-entrant », ou le « carême-prenant ». Les « sept jours gras » se terminent en apothéose par le Mardi gras, et sont l’occasion d’un défoulement collectif. L’esprit de jeûne et d’abstinence qui s’annonce est momentanément mis entre parenthèses avec le carnaval.
La date de Mardi gras est mobile par rapport au calendrier grégorien (calendrier usuel qui suit le mouvement du soleil et les saisons).
Elle est associée à la date de Pâques, située le premier dimanche qui suit la pleine lune après le 21 mars, toujours comprise entre le 22 mars et le 25 avril. Ainsi, le Mardi gras est toujours fixé entre le 3 février et le 9 mars ; soit juste avant la période de carême, c’est-à-dire 41 jours + 6 dimanches, soit finalement 47 jours avant Pâques.
Les dates prochaines de la fête du Mardi gras sont les mardis suivants, selon le comput (**) :
25 février 2020
16 février 2021
1er mars 2022
21 février2023
3 février 2024
4 mars 2025
17 février 2026
9 février 2027
29 février 2028
13 février 2029
5 mars 2030
25 février 2031
10 février 2032
1er mars 2033
21 février 2034
6 février 2035
(*) Chez les catholiques, le Mercredi des cendres, premier jour du Carême, est marqué par l’imposition des cendres : le prêtre dépose un peu de cendres sur le front de chaque fidèle, en signe de la fragilité de l’homme, mais aussi de l’espérance en la miséricorde de Dieu.
(**) Comput : En religion, le comput est la supputation qui sert à dresser le calendrier des fêtes mobiles, particulièrement de Mardi gras et de Pâques.
Les deux jours précédents étaient jadis appelés Dimanche gras et Lundi gras. Au XVIIIe siècle, le premier jour gras était le Jeudi gras.
Festivités : Les festivités associées au carnaval précèdent, dans la tradition chrétienne, l’entrée dans le carême pendant lequel le chrétien mange « maigre », en s’abstenant notamment de viande ou de mets recherchés le jour du Mercredi des cendres, marquant l’entrée du carême. L’abstinence (ne pas manger de la viande) est alors observée tous les vendredis de l’année et avec une attention particulière les vendredis de carême.
Le mot « carnaval » dérive du latin médiéval carne levare, signifiant « enlever, retirer la chair », c’est-à-dire concrètement supprimer sur la table durant toute la période du carême la viande ou, autrement dit, le « gras ».
Mardi gras, populairement, est aussi le jour où :
– On déguste les crêpes et les fameux beignets vosgiens de carnaval.
– Les enfants se déguisent et/ou demandent aux voisins dans les villages des œufs, du sucre, de la farine, etc., pour confectionner des gâteaux ou des crêpes qui sont mangées en fin d’après-midi.
– C’est surtout le temps fort du C là où il est fêté. À Dunkerque, par exemple, les dimanche, lundi et mardi gras sont baptisés « les trois joyeuses ». Durant ces trois jours, le carnaval de Dunkerque atteint son paroxysme. Toute la ville se costume et défile dans la rue.
Mardi gras dans le monde :
– Traditions anglo-saxonnes
Dans les pays du Commonwealth, les traditions sont différentes mais apparentées au Mardi gras latin, sous le nom de Shrove Tuesday (Mardi de l’absolution, du verbe archaïque to shrive, « absoudre »).Par endroits, cette fête traditionnelle est aussi appelée Pancake Tuesday. Plusieurs églises offrent des petits déjeuners ou dîners de pancakes, en sollicitant parfois des contributions caritatives. Les pancakes sont dégustées avec du sirop d’érable (au Canada et aux États-Unis), ou de la compote de fruits. Localement en Angleterre, la traditionnelle course au pancake, oblige à parcourir une certaine distance en faisant tourner des pancakes à même la poêle tenue à la main, sans les laisser tomber.
À la Nouvelle-Orléans, le carnaval est nommé Mardi gras (en français dans le texte), et reste une tradition très marquée. Les défilés sont accompagnés par les Marching Bands typiques de la musique de la région.
– Finlande : Les célébrations du Mardi gras d’origine finlandaise se nomment Laskiainen. Dans certaines communautés, comme celle de Palo dans le Minnesota, elles sont souvent associées avec le Shrove Tuesday.
– Estonie : Le Mardi gras estonien se nomme Vastlapäev.Tout comme leurs voisins finlandais, qui fêtent eux le Laskiainen, cette journée est associée à différentes activités que l’on pratique en général en famille ou entre amis. Il est ainsi traditionnel d’aller faire de la luge pendant cette journée et, pour se réchauffer de manger une soupe de pois avec du jambon.
On récupère d’ailleurs l’os du jambon. On y fait un trou au milieu et on le lie à une chaîne pour le faire tourner autour de soi et créer un bruit de sifflement.
– Russie : Le Mardi gras a pour équivalent russe, Maslenitsa, « la semaine des crêpes ». C’est une fête folklorique russe qui date de l’ère païenne. Elle est célébrée la semaine précédant le Grand Carême orthodoxe (sept semaines avant Pâques). Elle est donc le Carnaval orthodoxe.
– Suisse : Dans le canton de Fribourg, une tradition méconnue perdure dans les villages de Villars-sous-Mont et Neirivue, chaque matin du Mardi gras : au rythme du tambour, les écoliers paradent de porte en porte, déguisés en soldats, chantent et récoltent des pièces de monnaie.
On observe quelques différences dans le déroulement du rituel entre les deux villages, pourtant très proches l’un de l’autre : les garçons de Neirivue portent un képi et ne sont pas armés ; ceux de Villars-sous-Mont portent un bonnet et sont armés d’un fusil de bois. L’origine de cette pratique est assez énigmatique : selon plusieurs habitants du village, elle pourrait remonter à l’époque des guerres napoléoniennes, vers 1800. Elle pourrait également trouver son origine dans des parades plus anciennes.
De nos jours, les plus âgés se chargent chaque année d’apprendre le chant et les exercices aux plus petits. Leur motivation première est pécuniaire, puisque chaque enfant peut gagner jusqu’à 100 francs. Chacun a sa place : le chef, le tambour, le porte-drapeau et au moins un soldat. « Ils doivent être quatre au minimum. S’il n’y a que trois écoliers ou moins au village, le défilé ne peut avoir lieu », explique la maman d’un des petits soldats, organisatrice de l’événement en 2011. Le cas ne s’est que rarement produit. Et l’entrée dans la troupe est, à ce jour, réservée aux garçons : « Nous portons un fusil, pas une baguette de fée ! », précise un des petits participants.
Comptines, dictons, citations de Mardi gras :
Mardi gras, t’en va pas, tu mangeras des crêpes. Mardi gras, t’en va pas, tu mangeras du chocolat.
Mardi gras est mort, il est pas mort il dort, Ah !! Mardi gras !! T’en fais pas, t’auras des crêpes. Ah !! Mardi gras !! T’en fais pas, t’en auras pas (comptine boulonnaise, Pas-de-Calais).
Mardi gras, ne t’en va pas, je fais des crêpes, je fais des crêpes. Mardi gras ne t’en va pas, je fais des crêpes et tu en auras.
Mardi gras est mort. Il faut l’enterrer. Sa femme qui pleure, faut la consoler. En une, en deux, en trois, saute Mardi gras.
Dictons de Mardi gras :
Lune de Mardi gras, tonnerre entendra.
À Mardi gras, qui n’a pas de viande tue son coq. Qui n’a pas de coq tue sa femme.
Quand Mardi gras est de vert vêtu, Pâques met des habits blancs.
Au Mardi gras, l’hiver s’en va.
Mardi gras sous la pluie, l’hiver s’enfuit.
Si le soleil est là pour Mardi gras, il reparaîtra tout le carême.
Mardi gras près du feu, Pâques auprès de la porte ; Mardi gras près de la porte, Pâques auprès du feu.
Mardi gras, beau temps, beau foin.
Si le soleil luit tôt le matin, semailles de Mardi gras vont bien.
Le soir de Mardi gras, il faut danser sur les fumiers pour avoir des navets.
Mardi gras pluvieux, fait le cellier huileux (Périgord).
Le jour de Mardi gras, si les noyers sont mouillés, y’aura des noix (Charente).
Lune quand tu la verras nouvelle le Mardi gras, force tonnerre tu entendras (Aveyron).
Quand Mardi gras est gras, Mardi gras est gros. (Alpes de Haute Provence)
Citations :« Un jour par an, le Mardi gras par exemple, les hommes devraient retirer leur masque des autres jours », citations de Eugène Avtsine, dit Claude Aveline, 1963.
« Un Turc, qui était passé à Paris le temps du carnaval, racontait au sultan, à son retour à Constantinople, que les Français devenaient fous en certains jours, mais qu’un peu de cendre, qu’on leur appliquait sur le front, les faisait rentrer dans leur bon sens », Louis Julien Larcher (1808-1865).