Incliner : verbe (mot venant du latin inclinare « pencher vers »).
Le verbe « incliner » a plusieurs acceptions :
I) Verbe transitif :
1. Rendre oblique (ce qui est naturellement droit) ; diriger, porter vers le bas ou de côté (abaisser, baisser, courber, fléchir, pencher, plier).
Le vent incline les épis (coucher).
Inclinez la lampe.
Inclinez le flacon et versez doucement.
Poids qui incline le fléau de la balance.
Pencher en avant.
Incliner la tête, le buste.
2. Sens figuré (choses) Rendre (quelqu’un) enclin à. (inciter, porter, pousser).
– Citation de l’écrivain, philosophe, romancier, poète, essayiste et bibliothécaire français Georges Albert Maurice Victor Bataille (1897-1962) : « Rien n’incline à la méchanceté comme d’être heureuse ».
Tout m’incline à croire que vous avez raison.
Littérature : Influencer.
– Citation de l’écrivain français André Gide (1869-1951) : « Je ne me reconnais aucun droit d’incliner en rien sa pensée ».
II) Verbe pronominal : S’incliner :
A. Personnes :
1. Se courber, se pencher.
Saluer en s’inclinant profondément.
Prêtre qui s’incline devant l’autel (se prosterner).
2. Sens figuré : S’incliner devant quelqu’un, lui donner des marques de respect, d’humilité ; reconnaître sa supériorité (se soumettre ; région : baster ; courber le front).
Il ne s’incline devant aucune autorité.
S’avouer vaincu, renoncer à lutter, à insister (abandonner, céder, se résigner).
S’incliner devant la force d’une argumentation.
Notre équipe s’est inclinée en finale.
Absolu : Obéir.
Vous avez raison, je m’incline.
– Citation de l’écrivain, philosophe, poète et dramaturge français, membre de l’Académie française, Jules Romains (1885-1972) : « Il fallait s’incliner ou partir ».
B. Choses : Se placer, être placé obliquement par rapport à l’horizon ou à un plan donné.
Chemin qui s’incline en pente douce (descendre).
– Citation de l’écrivain français Maurice Barrès (1862-1923) : « Les faibles rayons d’un soleil qui s’incline » (décliner).
III Verbe intransitif :
1. Sens vieilli ou littéraire (choses) : Aller en s’inclinant, en penchant légèrement.
– Citation de l’écrivain, diplomate et homme politique français Arthur de Gobineau, dit le comte de Gobineau (1816-1882) : « Le jour inclina sous l’horizon ».
2. Sens moderne (personnes) : incliner à : avoir de l’ inclination pour quelque chose ou (sens vieilli) pour quelqu’un (pencher, tendre à, vers).
Incliner à l’indulgence, vers l’indulgence (Être enclin à).
Incliner à (et infinitif).
J’incline à penser qu’il a raison.
– Citation de la romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire et journaliste française George Sand, nom de plume d’Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, baronne Dudevant (1804-1876) : « Il inclinait à suivre ce conseil ».
Contraires d’incliner : lever, relever ; redresser ; imposer (s’).