Attaquer : v.tr. (mot venant de l’italien attaccare « assaillir », de tacca « entaille », famille du gotique taikns « signe », ou du français attacher).
Le verbe « attaquer » a plusieurs acceptions :
1. Porter les premiers coups à (l’adversaire), en absolu : Commencer le combat.
(Déclarer la guerre ; engager le combat ; ouvrir le feu).
Le l’aube, l’armée allemande attaqua la Pologne (Lancer l’attaque, passer à l’attaque, donner l’assaut, prendre l’offensive).
Attaquer l’ennemi par surprise (assaillir ; foncer, fondre, se jeter, se ruer, tomber -sur- ; surprendre).
Les assiégeants nous attaquaient de toutes parts (assiéger, cerner, encercler, entourer, envelopper, investir).
Absolu : Nous attaquerons à l’aube.
Sujet chose : L’aviation ennemie nous attaque.
2. S’élancer, tomber sur (quelqu’un) pour le battre, le violer, le voler ou le tuer (agresser, assaillir ; familier : sauter -sur-).
Attaquer quelqu’un à coups de poing, de bâton, de couteau, de fusil.
Ils ont été attaqués par deux loubards.
Animaux : S’élancer sur (une proie).
Le lion attaque la gazelle.
Détruire en consommant : Les pucerons ont attaqué les rosiers.
3. Sport (sans complément) : Faire une attaque.
– Citation de l’écrivain et scénariste français René Fallet (1927-1983) : « Premier tour calme. Personne n’attaquait. On se regardait, on s’espionnait ».
4. Sens figuré : Chercher à remporter une victoire morale sur (quelqu’un).
Droit : Intenter une action judiciaire contre.
Attaquer quelqu’un en justice.
Sens courant : Faire des attaques contre (quelqu’un, quelque chose), émettre des jugements qui nuisent à (quelqu’un).
– Citation de l’écrivain français François-René de Chateaubriand (1768-1848) : « Mon admiration pour Bonaparte a toujours été grande et sincère alors même que j’attaquais Napoléon avec le plus de vivacité » (accuser, combattre, critiquer, dénigrer, vilipender).
Une réforme très attaquée.
Par extension : Dans un article qui attaque le ministre.
Chercher à détruire par la critique.
Droit : Attaquer un acte, en contester la validité.
Sens courant : Attaquer la réputation de quelqu’un.
Attaquer une politique, une opinion.
– Citation de l’écrivain français Paul Valéry (1871-1945) : « Qui ne peut attaquer le raisonnement attaque le raisonneur ».
5. S’adresser avec vivacité à (quelqu’un) pour obtenir une réponse.
Attaquer quelqu’un sur un point, sur un.
Elle a commencé à l’attaquer sur le féminisme (entreprendre).
6. Chercher à surmonter, à vaincre (un obstacle).
Attaquer de front une difficulté.
Il faut attaquer le mal à sa racine.
II) Détruire : Détruire la substance de (une matière) (altérer, entamer, ronger).
La rouille attaque la grille (corrosif).
III) Commencer :
1. Aborder sans hésitation.
Attaquer un sujet, un chapitre, un discours (commencer ; aborder, entamer, entreprendre).
Commencer à faire quelque chose (qui exige un effort).
Les coureurs ont attaqué la côte.
Attaquer la journée de travail.
Sans complément : Allez, on attaque ! on commence (S’y mettre).
2. Familier : Commencer à manger (quelque chose).
Le chien avait déjà attaqué le rôti (entamer).
3. Musique : Attaquer un morceau, en commencer l’exécution ; attaquer une note, en commencer l’émission, l’entonner avec justesse.
IV) S’attaquer (verbe pronominal) :
1. Diriger une attaque contre quelqu’un (matériellement ou moralement) (combattre, critiquer).
S’attaquer à plus fort que soi.
– Citation de l’écrivain français Maurice Barrès (1862-1923) : « Il ne faut jamais s’attaquer à ceux qu’on n’est pas sûr d’achever ».
Animaux : L’éléphant ne s’attaque pas aux humains.
2. Sens figuré : S’attaquer à une politique, à un projet, s’en prendre à, critiquer.
3. Chercher à résoudre.
– Citation du philosophe français Henri Bergson (1859-1941) : « Les plus grands penseurs, depuis Aristote, se sont attaqués à ce problème ».