Foi : n.f. (mot venant du latin fides « confiance » et « promesse » : fidèle, perfide, -se- fier).
Le mot « foi » a de nombreuses acceptions :
I) (Sens objectif) : Fidélité, garantie :
1. Assurance donnée d’être fidèle à sa parole, d’accomplir exactement ce que l’on a promis (engagement, promesse, serment).
Jurer sa foi.
Violer sa foi (parjure, perfide).
Féodalité : Foi et hommage : serment de fidélité du vassal.
Sens vieilli (pour affirmer) : Par ma foi, sur ma foi.
Foi d’honnête homme (Parole d’honneur).
– Citation du poète français Jean de la Fontaine (1621-1695) : « Avant l’oût, foi d’animal, intérêt et principal » dans la fable La Cigale et la Fourmi.
Sens moderne : ma foi : certes, en effet.
Ma foi oui.
C’est ma foi vrai.
2. Sens vieilli : Garantie résultant d’un serment, d’une promesse.
Sens moderne : Sous la foi du serment.
Sur la foi de.
Sur la foi des témoins, en se fondant sur leur témoignage, sur leurs déclarations.
Croire quelque chose sur la foi de quelqu’un, en lui accordant créance (créance).
(Sujet chose) faire foi : démontrer la véracité, porter témoignage, donner force probante (prouver, témoigner).
Le cachet de la poste faisant foi (de la date).
Droit : En foi de quoi : en se fondant sur ce qu’on vient de rapporter.
En foi de quoi, j’ai signé le présent certificat.
3. (Avec bon ou mauvais) bonne foi : qualité d’une personne qui parle avec sincérité, agit avec une intention droite (droiture, franchise, honnêteté, loyauté, sincérité).
– Citation du poète et écrivain français Alfred de Musset (1810-1857) : « Je l’écrivis de bonne foi et sans aucun dessein de la tromper ».
Prouver sa bonne foi.
En toute bonne foi (sincèrement).
Être de bonne foi : dire ce que l’on croit (même si la réalité est autre).
Abuser de la bonne foi de quelqu’un.
Droit : Conviction erronée que l’on agit conformément au droit.
Possesseur de bonne foi.
Mauvaise foi : déloyauté, duplicité, perfidie.
Être de mauvaise foi.
Quelle mauvaise foi !
– Citation de l’écrivain égyptien de langue française Albert Cossery (1913-2008) : « Sa mauvaise foi dépassait tellement les normes admises dans sa profession qu’il suscitait l’admiration et la jalousie de ses concurrents plus modérés ».
II) (Sens subjectif) : Le fait de croire :
1. Le fait de croire quelqu’un, d’avoir confiance en quelque chose (Avec quelques verbes et adjectifs)
Une personne, un témoin digne de foi, que l’on peut croire sur parole.
Ajouter foi à.
2 . Confiance absolue que l’on met (en quelqu’un ou en quelque chose).
Avoir foi, une foi totale en quelqu’un (se fier).
Une foi aveugle.
Avoir foi en l’avenir (espérer).
– Citation de l’écrivain français Jules Michelet (1798-1874) : « La foi était immense dans ce peuple ; il fallait avoir foi en lui ».
Technique : Ligne de foi, servant de repère pour observer avec exactitude (dans un instrument optique).
Lignes de foi horizontales et verticales d’un collimateur.
3. Le fait de croire à un principe par une adhésion profonde de l’esprit et du cœur qui emporte la certitude (croyance ; conviction).
Un élan de foi.
– Citation de l’écrivain et poète français Victor Hugo (1802-1885) : « La sublime foi patriotique, démocratique et humaine ».
Locution : C’est la foi qui transporte les montagnes : Avoir la foi en quelque chose permet de se surpasser pour atteindre l’inatteignable.
4. Spécialement : Croyance en une religion. (remarque : En emploi absolu, il s’agit généralement du christianisme).
– Citation du philosophe et moraliste français Blaise Pascal (1623-1662) : « Voilà ce que c’est que la foi : Dieu sensible au cœur, non à la raison ».
– Citation du prêtre catholique français Henri Grouès, dit l’abbé Pierre (1912-2007) : « La foi, c’est la certitude que chacun peut aimer son prochain et être aimé en retour. On ne bâtit que sur l’amour ».
Avoir la foi (croire).
Perdre la foi.
Foi chancelante.
– Citation homme d’État français, président de la République François Mitterrand (1916-1996) : « Le doute accompagne fatalement la foi ».
« Hommes de peu de foi » selon l’Évangile, saint Matthieu.
La foi, l’espérance et la charité, vertus théologales.
Acte de foi.
Article de foi. profession de foi : déclaration publique de sa foi, renouvellement des promesses du baptême (Communion solennelle) ;
Par extension : exposition des principes auxquels on adhère.
Les professions de foi des candidats à une élection.
Locution : Il n’y a que la foi qui sauve : formule des protestants selon laquelle la foi peut sauver sans les œuvres.
Ironique : Se dit de ceux qui se forgent des illusions.
La foi du charbonnier : la croyance naïve d’une personne simple.
N’avoir ni foi ni loi : n’avoir ni religion ni morale ; être capable des pires actions.
Personne sans foi ni loi .
5 L’objet de la foi (confession, dogme, religion).
Professer la foi chrétienne, la foi musulmane.
– Citation du philosophe et écrivain roumain Emil Cioran (1911-1995) : « Celui qui propose une foi nouvelle est persécuté, en attendant qu’il devienne persécuteur ».
Renoncer à une foi (abjurer, apostasier).
Prêcher, répandre la foi (catéchiser ; catéchisme, prédication, propagation, prosélytisme).
Contraires de foi : infidélité, trahison ; critique, doute ; agnosticisme, incrédulité, incroyance, scepticisme ; athéisme.