Forger : v.tr. (mot venant du latin fabricare « fabriquer, façonner »).
Le verbe « forger » a plusieurs acceptions :
1. Travailler (un métal, un alliage) à chaud, sur l’enclume et au marteau (battre, bigorner, corroyer).
Forger le fer, l’argent.
Participe passé adjectival : Métaux forgés. Fer forgé.
Par extension : Travailler (un argent) pour lui donner une forme ou en améliorer la qualité.
Forger au marteau, au martinet.
Presse à forger hydraulique.
Forger à froid (écrouir).
Proverbe : C’est en forgeant qu’on devient forgeron : c’est à force de s’exercer à quelque chose qu’on y devient habile.
Locution : Forger le caractère, le former par des épreuves.
Partir étudier à l’étranger, ça forge le caractère.
2. Façonner (un objet de métal) à la forge.
Forger un fer à cheval, une pièce de mécanique, une clé.
Locution figurée vieillie : Forger les fers, les chaînes de quelqu’un, le rendre esclave.
– Citation de l’écrivain français François Mauriac (1885-1970) : « Le temps n’a pas forgé encore les chaînes de nos habitudes ».
3. Sens figuré : Élaborer d’une manière artificielle ou pénible (fabriquer).
Forger un mot nouveau.
Forger une image, une métaphore, un plan (construire, inventer).
Participe passé adjectival : Exemple forgé (opposé à cité).
4. Imaginer à sa fantaisie.
Se forger un idéal, des illusions.
– Citation de l’écrivain et philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) : « Je me forgeai bientôt des consolations ».
Inventer.
Forger un prétexte, une excuse.
Se forger un alibi.
Nom, renseignement, récit forgé de toutes pièces (controuvé, faux).