Ronger : v.tr. (mot venant du croisement entre le latin rumigare « ruminer » et le latin populaire rodicare du classique rodere)
Le verbe « ronger » a plusieurs acceptions :
1. User peu à peu en coupant avec les dents, les incisives, par petits morceaux.
Souris, rats qui rongent du pain, un morceau de fromage, des livres (grignoter, région : gruger).
Chien qui ronge un os.
Donner un os à ronger à quelqu’un.
Se ronger les ongles (onychophagie).
Par extension : (vers, insectes) Attaquer, détruire.
Vers qui rongent le bois (mouliner).
Meuble rongé par les Vers : piqué, vermoulu.
Rongeurs qui rongent les fils électriques : Ce n’est ni par goût du risque, ni par carence alimentaire, mais bel et bien par plaisir. Les isolants des fils électriques sont parfois composés de matériaux biologiques sucrés (comme l’amidon de maïs).
Et le sucre rend ces fils très appétissant pour les rongeurs.
Par exagération : Un mendiant rongé de vermine.
Mordiller (un corps dur).
Cheval qui ronge son mors.
Sens figuré : ronger son frein : contenir difficilement son impatience (comme le cheval qui ronge son mors).
2.Choses : Détruire peu à peu (quelque chose).
Substance caustique qui ronge les chairs (brûler).
Les acides rongent les métaux (attaquer, corroder).
– Citation de l’écrivain et poète français Charles Pierre Péguy (1873-1914) : « C’est la vieille croix de bois qui se dresse à l’angle des routes, rongée de vétusté ».
Sens figuré : Être rongé par la maladie.
– Citation de l’écrivain français Jules Michelet (1798-1874) : « Guérir le mal profond, invétéré, universel, qui ronge cette société » (miner).
Être rongé de remords.
– Citation de l’écrivain français Guy de Maupassant (1850-1893) : « Vous ne voyez donc pas que je ne puis plus supporter cette vie, cette pensée qui me ronge ? » (dévorer, tourmenter).
Familier : Se ronger les sangs.
Verbe pronom : Se ronger d’inquiétude (se tourmenter).