Sonner : verbe (mot venant du latin sonare, de sonus).
Le verbe « sonner » a de nombreuses acceptions :
I) Verbe intransitif :
1. Produire le son qui leur est propre, en parlant de certains instruments à vent (cuivres).
Le cor, la trompette sonnent.
Instrument qui sonne bien.
Par analogie : Les oreilles lui sonnent (siffler, tinter).
2. Vibrer, retentir sous un choc : résonner, tinter.
– Citation de l’écrivain français Gustave Flaubert (1821-1880) : « Les gros sous, les uns après les autres, sonnaient dans le plat d’argent ».
Dalles qui sonnent sous les pas.
Sonner clair.
Sonner creux ; sens figuré : donner une impression de vide.
– Citation de l’écrivain et poète français Victor Hugo (1802-1885) : « Oh ! que la science sonne creux quand on y vient heurter […] une tête pleine de passions ».
Spécialement (d’une cloche ou d’un gong, d’une cymbale, et par extension : d’un timbre).
Les cloches sonnent (carillonner, tinter).
Sonner à toute volée.
Faire sonner un réveil.
Le téléphone sonne (sonnerie).
Par extension : Se manifester par une sonnerie particulière (heure).
– Citation du poète français Guillaume Apollinaire (1880-1918) : « Vienne la nuit sonne l’heure ».
Midi a sonné.
La fin des cours a sonné.
– Citation de la femme de lettres, dramaturge, scénariste et réalisatrice française Marguerite Duras – nom de plume de Marguerite Donnadieu – (1914-1996) : « Il y a dix minutes que c’est sonné ».
– Citation de l’écrivain et poète suisse Charles Ferdinand Ramuz (1878-1947) : Impersonnel : « Il sonne onze heures ».
Locution : Son heure, sa dernière heure a sonné : l’heure de sa mort est arrivée.
3. Être marqué nettement dans la prononciation.
Faire sonner la fin de ses phrases, le « s » de plus.
Sonner bien, mal : avoir des sons harmonieux, agréables ou non (d’un mot, d’une expression, etc.).
Ce prénom sonne bien.
Sens figuré : Sonner juste, faux : donner une impression de vérité ou d’insincérité.
Un aveu qui sonne faux.
4. Faire fonctionner une sonnerie, spécialement pour appeler quelqu’un ou pour se faire ouvrir.
Entrez sans sonner.
J’ai sonné chez lui.
On a sonné, va ouvrir.
5. En fromagerie, « sonner » un fromage est le fait de taper sur la meule avec sa sonde afin de mieux apprécier son niveau d’affinage.
II) Verbe transitif indirect : sonner de
(Sens vieilli) Faire rendre des sons (à un instrument) (jouer).
Sens moderne : Jouer (d’un instrument à vent, spécialement d’un cuivre).
Sonner du clairon, du cor.
Sonner du biniou (sonneur)
Absolu : Jouer de la trompe de chasse.
– Citation de l’écrivain français de Pierre Mac Orlan (1882-1970) : « Une légère coupure à la lèvre qui l’empêchait de sonner ».
III) Verbe transitif direct
1) Faire résonner, vibrer.
Sonner une cloche ; spécialement en faire frapper les deux côtés par le battant (opposé à piquer).
Sens figuré et familier : Sonner les cloches à quelqu’un ; se faire sonner les cloches.
2. Jouer de (un instrument à vent).
Sonner le clairon.
3. Faire entendre (une sonnerie particulière) ; signaler par une sonnerie de cloches, de cuivres (annoncer).
Sonner les matines, le tocsin.
Sonner l’hallali.
Sonner l’alarme.
Sonner trois coups brefs à la sonnette.
Sujet chose : Le clairon sonne la charge.
4. Annoncer (l’heure) par une sonnerie.
« L’horloge de Saint-Paul sonna onze heures » (Hugo).
5. Appeler (quelqu’un) par une sonnerie, une sonnette.
Sonner l’infirmière de garde.
Locution familière : On ne t’a pas sonné : on ne te demande pas ton avis, mêle-toi de tes affaires.
Familier : Si tu as besoin de moi, tu me sonnes (appeler).
En Belgique : Appeler (quelqu’un) au téléphone.
Il m’a sonné hier.
Absolu : Téléphoner.
6. Familier : Assommer, étourdir en heurtant la tête contre le pavé, et par extension : d’un coup de poing (sonné).
Sens figuré : Cette nouvelle nous a un peu sonnés (abasourdir, choquer, ébranler).