Nuit : n.f. (mot venant du latin nox, noctis).
Le mot « nuit » a de nombreuses acceptions :
I) Obscurité :
1. Obscurité résultant de la rotation de la Terre, lorsqu’elle dérobe un point de sa surface à la lumière solaire (obscurité, ombre, ténèbres ; nocturne).
Le jour et la nuit, la lumière et la nuit. Il fait nuit. La nuit tombe.
À la nuit tombante, à la tombée de la nuit (brune, crépuscule, soir ; région : brunante).
Entre chien et loup.
À la nuit tombée.
Se laisser surprendre par la nuit. La nuit venue.
Nuit claire.
Nuit noire, très obscure.
Nuit d’encre.
Nuit sans lune. Nuit étoilée.
Poésie : L’astre de la nuit : la Lune.
Proverbe : La nuit, tous les chats sont gris.
Locution : Être comme le jour et la nuit.
Bleu de nuit, bleu nuit : bleu très foncé.
Nuit américaine : La nuit américaine est une technique cinématographique permettant de tourner en plein jour des scènes d’extérieur censées se dérouler la nuit.
L’effet de nuit se marque principalement par un ciel noir et un éclairage contrasté où ressortent les sources de lumière.
2. Par extension : Obscurité, absence de lumière.
Une cave dans laquelle il fait nuit (noire).
Sens figuré : La nuit des temps, se dit d’une époque très reculée, dont on ne sait rien.
Poésie : La nuit du tombeau, la nuit éternelle (la mort).
3. Sens littéraire : Le fait de ne pas voir, de ne pas comprendre, de ne pas sentir (noir).
II) Temps où il fait noir :
1. Espace de temps qui s’écoule depuis le coucher jusqu’au lever du soleil.
Dans la nuit de dimanche à lundi.
La nuit dernière.
Jour et nuit, nuit et jour : continuellement, sans répit.
Milieu de la nuit (minuit).
Jusqu’à une heure avancée de la nuit.
Jusqu’au bout de la nuit : jusqu’à l’aube.
En pleine nuit. Toute la nuit. Établissement ouvert la nuit. Les longues nuits d’hiver.
La nuit de la Saint-Jean est la nuit la plus courte de l’année.
Proverbe : La nuit porte conseil.
Emploi de ce temps : Dormir la nuit.
Bébé qui fait ses nuits, que la faim ne réveille plus la nuit. Il en rêve la nuit.
Marcher, se promener, sortir la nuit (nuitamment ; noctambule).
Une nuit d’amour. Folles nuits.
Locution familière : Il n’y a pas de quoi se (re)lever la nuit : ce n’est pas extraordinaire.
Nuit blanche, au cours de laquelle on n’a pas dormi (veille, veillée), on n’est pas parvenu à dormir (région : Passer la nuit sur la corde à linge).
Nuit bleue : nuit au cours de laquelle des terroristes commettent des attentats synchronisés.
Nuit d’hôtel, passée à l’hôtel (nuitée).
Je vous souhaite une bonne nuit.
Ellipse : Bonne nuit (bonsoir).
Nuit de noces.
Histoire : La nuit de la Saint-Barthélemy, du 4 août (1789).
2. De nuit. Qui a lieu, se passe la nuit (nocturne).
Travail, surveillance de nuit (nuitard, nuiteux). Service de nuit. Vol, train de nuit.
Fête de nuit (médianoche, réveillon).
Conduire, voyager de nuit.
Par extension : Qui travaille, exerce ses fonctions pendant la nuit.
Veilleur, gardien, garde de nuit. Équipe de nuit.
Sens familier : Être de nuit.
Qui sert pendant la nuit : Table de nuit. Vase de nuit. Bonnet, chemise de nuit.
Qui est ouvert la nuit ; qui fonctionne la nuit.
Boîte de nuit (discothèque).
Asile de nuit.
Sonnette de nuit d’une pharmacie.
Qui vit, reste éveillé la nuit.
Oiseaux de nuit (nocturne).
Papillons de nuit.
Sens figuré : Oiseau de nuit : personne qui vit ou aime vivre essentiellement la nuit (synonymes : noctambule, nuitard, nuiteux).
Contraires de nuit : Jour, lumière.
Citations :
« Une noire tempête déroba le ciel à nos yeux, et nous fûmes enveloppés dans une profonde nuit » de Fénelon (1651-1715).
« Ô nuit ! ô rafraîchissantes ténèbres ! […] vous êtes la délivrance d’une angoisse » de Charles Baudelaire (1821-1867)
« C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit » de Jean Racine (1639-1699).
« La nuit qui abolit tout, fatigues et passions » de Jean-Paul Sartre (1905-1980).
« Tôt, j’ai connu le monde de la nuit » de Louis Calaferte (1928-1994).
« C’est une chanson qui vient de la nuit des temps, et que les femmes chantent […] depuis que le village existe » de Philippe. Claudel (1962).