
Armagnac : L’armagnac est une eau-de-vie de vin d’une région précise de la Gascogne (située essentiellement dans le département du Gers, mais aussi dans ceux des Landes et du Lot-et-Garonne), protégée par une appellation d’origine contrôlée. L’armagnac marie son arôme à de nombreux plats de gibier, à des sauces et à des soufflés, mais il se déguste surtout dans un verre ventru à paroi mince.
Régions de production. La première zone de production (50 % du total), le bas Armagnac (à l’ouest, autour de Gabarret, La Bastide-d’Armagnac, Cazaubon, Eauze et Nogaro, jusqu’à Villeneuve-de-Marsan et Aire-sur-l’Adour), donne des armagnacs d’une grande finesse et d’un bouquet particulier, à classer parmi les meilleures eaux-de-vie. La Ténarèze complète cette zone à l’est (autour de Nérac, Condom, Vic-Fezensac, Aignan) et produit des eaux-de-vie fortement parfumées et souples (40 %).
Le haut Armagnac, qui s’étend plus à l’est et au sud, autour de Mirande, Auch et Lectoure, n’entre que pour 5 % dans la production globale, avec des eaux-de-vie moins typées.
L’armagnac, né au XVIIe siècle, provient de vins locaux issus de cépages blancs, notamment colombard, ugni blanc, folle-blanche et baco (supprimé en 2000), produits aussitôt après la vendange et distillés le plus tôt possible, pour éviter les risques sanitaires liés à l’absence de dioxyde de soufre (S02), dans des alambics à coulée continue ou, plus rarement, à repasse. La jeune eau-de-vie, transparente à l’origine, est mise à vieillir en fût de chêne, où elle acquiert sa coloration et son arôme, puis elle est commercialisée directement ou assemblée à d’autres armagnacs (l’âge du mélange étant celui de l’élément le plus jeune). L’armagnac est souvent vendu en bouteilles plates et arrondies dites « basquaises ».
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On trouve des armagnacs de différents âges. Le plus jeune est l’armagnac blanc (la blanche-armagnac) qui est le produit direct de la distillation, sans le faire passer par l’élevage sous bois (mais il y a un élevage obligatoire de trois mois en récipient inerte pour la couleur). Pour les armagnacs au sens propre du terme, le vieillissement est au minimum de deux ans pour pouvoir être proposé en bouteille aux consommateurs. Les mentions sur l’étiquette ne sont pas organisées par le cahier des charges donc chaque producteur y va de sa hiérarchie, soit avec l’indication de l’âge du plus jeune armagnac entrant dans l’assemblage (« 10 ans d’âge » par exemple), soit avec des mentions copiées sur celles du cognac. Le Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac (BNIA) essaye d’harmoniser depuis 2009 les mentions en cinq rangs :
– ainsi, un armagnac « *** » ou « VS » (Very Special), ou « sélection » réunit différents armagnacs dont le plus jeune a au moins deux ans de vieillissement sous bois ;
– pour le « VSOP » (Very Superior Old Pale) le vieillissement est de quatre ans au moins ;
– pour le « Napoléon », le vieillissement est de six ans au minimum ;
– pour le « XO » (Extra Old) ou « hors d’âge », le vieillissement est de dix ans au moins ;
– pour le « XO Premium » le vieillissement est de plus de vingt ans.
On trouve également des armagnacs millésimés : il s’agit dans ce cas-là d’armagnac provenant de la seule récolte mentionnée sur l’étiquette (par exemple 1908, 1946, 1985, etc.). Cependant, contrairement aux grands millésimes de vins, il n’existe pas de classification de millésimes.
L’expression « Bas-Armagnac » correspond à un petit territoire d’une dizaine de communes landaises et gersoises au nord-ouest de l’appellation bas-armagnac (Labastide-d’Armagnac, Lacquy, Le Frêche, Lannemaignan, Arthez-d’Armagnac, Perquie, Hontanx, Laubade, etc.). Cette mention n’est pas encadrée par les décrets d’appellations, mais elle est utilisée par plusieurs producteurs dans un but promotionnel.
Les vieux armagnacs se boivent le plus souvent comme digestifs à la fin du repas, purs. Ils sont servis à température ambiante, de préférence dans de petits verres (de 6 à 9 cl) au col un peu refermé (pour concentrer les odeurs) ; traditionnellement, on fait chauffer le verre dans le creux de la main, parfois en couvrant le verre de l’autre main pour concentrer encore plus le « nez » de l’eau-de-vie. Les différences de terroirs (terrains, assemblage des cépages, façon de distiller et surtout d’élever l’eau-de-vie) entre les trois zones de production de l’armagnac donnent des produits avec des réputations différentes : les bas-armagnacs plutôt fruités (note de pruneau), les Ténarèzes plus corsés (plutôt les épices et un peu de violette) et les haut-armagnacs plus rustiques.
Les armagnacs blancs (ou Blanche d’Armagnac) peuvent se boire purs comme tous les alcools blancs, ils peuvent être refroidis par un passage au réfrigérateur ou en les servant avec des glaçons (on the rocks) ou ils peuvent être allongés (long drink) d’eau plate ou d’eau gazeuse, de soda ou de jus de fruits pour en faire des cocktails.
L’armagnac entre dans la composition d’autres boissons : le floc de Gascogne est une mistelle (vin de liqueur) fabriquée en mélangeant quatre cinquièmes de moût de raisin avec un cinquième d’armagnac (jeune), en blanc comme en rosé (en fait franchement rouge).
Plusieurs liqueurs sont proposées à base d’armagnac, avec des extraits d’orange (marques « pousse-rapière », « liqueur des mousquetaires », « grande Josiane » ou « Mousquet », utilisées en cocktail avec du vin mousseux), de vanille (« Esprit d’Armagnac ») ou de la crème d’Armagnac (« Cassagnac », inspiré des Irish Cream).
Emplois, fêtes, confrérie et musée de l’armagnac : Le brûlot d’Armagnac est un flambage d’armagnac blanc dans du sucre. Le « trou gascon » est l’équivalent du trou normand, mais avec de l’armagnac (plus une liqueur ou de la glace au pruneau).
Enfin, les autres usages culinaires des armagnacs sont notamment de servir à parfumer des pâtisseries (le pastis gascon, appelé aussi tourtière ou croustade), en conserverie (les pruneaux à l’armagnac), pour faire flamber un plat (par exemple un salmis de palombe), pour relever une sauce ou pour faire une marinade.
La mise en route des alambics en automne était traditionnellement l’occasion pour les producteurs de faire la fête avec leurs voisins. Plusieurs communes et producteurs organisent désormais des fêtes autour de l’armagnac. La première chronologiquement parlant est organisée chaque dernier week-end d’octobre à Labastide-d’Armagnac dans les Landes, fête nommée « Armagnac en fête ». La 20e édition (baptisée 20 ans d’âge) a lieu les 27 et 28 octobre 2018, comprenant l’allumage d’un alambic sur la place Royale et un marché aux armagnacs, avec dégustations du « bourret » (le moût pas encore fermenté), de la blanche (l’eau-de-vie à la sortie de l’alambic), du brûlot (flambé le dernier jour) et de différents armagnacs.
Plusieurs autres fêtes de la distillation sont organisées en novembre à Montesquiou, Margouët-Meymes, Montréal, Castelnau-d’Auzan, Eauze (« Semaine de l’Armagnac », pendant laquelle a lieu le « Concours professionnel des grandes eaux-de-vie d’Armagnac », organisé par le BNIA), Nogaro, Cazaubon, Hontanx, Arthez-d’Armagnac, Lacquy etc. La dernière fête est celle de la « Saint-Vincent des vignerons » à Eauze, plus orientée vers le vin avec le Concours des vins de Gascogne. À ces fêtes municipales se rajoutent aux mêmes moments les opérations portes-ouvertes chez les producteurs et les coopératives, avec la « Flamme de l’armagnac », une manifestation pendant laquelle sont portés des flambeaux de domaine en domaine pendant le mois de novembre. Enfin le BNIA organise des manifestations promotionnelles, en partenariat avec les restaurants, bars et cavistes, tel que « la blanche de printemps » en avril à Auch ou « Toulouse capitale de l’Armagnac » en décembre.
Une confrérie existe depuis 1951 dans le but de promouvoir l’armagnac : la « Compagnie des Mousquetaires d’Armagnac », basée à Condom. Cette compagnie, dont le nom est inspiré par la naissance du comte d’Artagnan à Lupiac (dans le sud de l’aire d’appellation Ténarèze), est présidée par Aymeri de Montesquiou (qui a le grade de capitaine) et compte plus de 3 000 mousquetaires, portant théoriquement un grand ruban bleu orné de la croix. Quinze escadrons (belge, norvégien, malais, etc.) et quelques détachements dépendent de la compagnie pour essayer d’étendre son influence. Quant au floc, il est défendu depuis 1980 par « l’Académie des Dames du Floc » qui tient ses chapitres à Condom.
Un écomusée de l’Armagnac existe à Labastide-d’Armagnac. Situé sur un domaine producteur d’armagnac en activité, l’Écomusée de l’Armagnac présente : le musée du vigneron (collection d’outils permettant de découvrir comment vivaient et travaillaient les vignerons du siècle dernier), le musée des alambics (collection d’une dizaine d’alambic, explication des principes de la distillation armagnacaise) et un parcours nature (découverte de la faune et de la flore du terroir d’Armagnac). Les visites guidées pour les groupes incluent le chai de vieillissement du domaine.
Le musée de l’Armagnac à Condom (département du Gers) compte un pressoir. On peut y découvrir des objets et outils de la production d’armagnac.
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