Balle : n.f. (mot venant de l’italien palla).
Le mot « balle » a plusieurs acceptions :
1. Petite sphère (ou moyennement grosse) élastique dont on se sert pour divers jeux (ballon, pelote).
Jouer à la balle.
Lancer, envoyer, recevoir, relancer, renvoyer la balle.
– Citation de l’écrivain français Jean Giraudoux (1882 -1944) : « Tous les grands jeux de l’homme sont les jeux avec une balle, que ce soit le tennis, la chistera ou le billard. La balle est dans la vie ce qui échappe le plus aux lois de la vie ».
Balle de ping-pong, de tennis.
Anciennement : Balle de paume (éteuf).
Crosser la balle (au hockey).
La balle rebondit (bond, rebond).
Prendre la balle au bond, de volée.
Couper la balle.
Coup, échange de balles, dans un jeu.
Faire des balles, faire quelques balles, pour se mettre en train au tennis.
Balle de set, de match : le coup qui décide du jeu, du set, du match.
Une belle balle : un beau coup.
Une balle bien placée.
Au Canada (de l’anglais américain softball) : Balle molle : sport d’équipe analogue au baseball, qui se joue avec une balle plus grosse et moins dure (softball).
2. Locution figurée : Prendre, saisir la balle au bond : saisir avec à-propos une occasion favorable.
La balle est dans votre (son) camp : c’est à vous (à lui) d’agir.
Renvoyer la balle, se renvoyer la balle : répliquer avec vivacité, discuter avec animation ; se décharger sur quelqu’un d’une obligation ennuyeuse.
Locution adverbiale familière : Raide comme balle : avec rudesse.
Enfant de la balle : à l’origine, fils d’un maître de jeu de paume, élevé dans la profession de son père.
Par extension : Comédien, acteur, etc. dont les ascendants faisaient le même métier.
– Citation de l’écrivain et philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) : « Un homme qui n’était pas enfant de la balle, et qui avait appris la musique tout seul ».
3. Au Canada : Petite boule.
Balle de neige.
Balle de laine : pelote.
4. Petit projectile métallique dont on charge les armes portatives ou automatiques et certaines pièces d’artillerie.
Balle de révolver, de fusil, de mitrailleuse (plomb).
Familier ou argotique : bastos, dragée, praline, prune, pruneau.
Petite balle (chevrotine).
Obus à balles (shrapnel).
Le calibre d’une balle.
La douille et l’amorce d’une balle (cartouche).
Balle explosive.
Balle dum-dum (*).
Balle traçante.
Arme de défense à balles souples : recommandation officielle pour flash-ball.
Tirer à balles (réelles).
Balle perdue, qui n‘atteint pas sa cible.
Être blessé, tué par balle.
– Citation de l’écrivain français Guy de Maupassant (1850-1893) : « Debout au milieu d’un champ, [il] s’affaissait, troué comme une écumoire par les balles qu’il sentait entrer dans sa chair ».
Corps criblé de balles.
Se tirer une balle dans la tête : se suicider.
Familier : Se tirer une balle : se suicider.
Se tirer une balle dans le pied ; sens figuré : agir de manière contraire à ses intérêts, être l’artisan de son échec.
– Citation de l’écrivain et scénariste français Pierre Lemaitre (né en 1951) : « Lancer des accusations de prévarication revenait à s’avouer corrupteur, autant dire se tirer une balle dans le pied ».
Familier : Recevoir douze balles dans la peau : être exécuté (par le peloton).
Locution familière : Trou de balle : cul.
C’est de la balle : c’est formidable, sensationnel (C’est mortel, c’est une tuerie).
(*) La balle dum-dum est une munition d’arme à feu utilisée à partir de la fin du XIXᵉ siècle. Fortement vulnérant, le danger du projectile repose sur son expansion à l’impact, qui cause des lésions importantes au corps humain. Le nom de cette munition vient de la ville de Dum Dum, près de Calcutta, où se trouvait la manufacture d’armes ayant produit ces balles pour la première fois.
5. Sens populaire : testicules.
Seins. Tu as vu les balles qu’elle se traîne.
Locution familière : Peau de balle : absolument rien.
Peau de balle et balai de crin.
Voir aussi Balle sous Argot de bouche.