Camp : n.m. (mot venant de la forme normanno-picarde ou provençale de champ, du latin campus).
Le mot « camp » a de très nombreuses acceptions :
1. Zone provisoirement ou en permanence réservée pour les rassemblements de troupes de toutes armes, soit pour des manœuvres, des exercices (camp d’instruction), soit pour des essais, des études (camp d’expérimentation) (campement). Reconnaissance, choix de l’emplacement d’un camp.
Camp retranché, fortifié : zone fortifiée organisée défensivement en permanence.
Camp léger : camp provisoire remplaçant les casernes d’une garnison, utilisé pendant les périodes de formation des jeunes recrues.
De camp : Maréchal, aide de camp.
2. Camp (de prisonniers) : lieu d’hébergement où sont groupés des prisonniers de guerre (oflag, stalag).
Barbelés, miradors, baraquements d’un camp.
Zone d’ habitations sommaires édifiées pour une population qui fait l’objet d’une ségrégation.
Camps de réfugiés.
Les camps palestiniens.
Camps de déportés.
Camp de concentration : lieu où l’on groupe, en temps de guerre ou de troubles, les suspects, les étrangers, les nationaux ennemis ; spécialement (sens courant) : camp nazi pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Camps d’extermination, où furent affamés, suppliciés et exterminés certains groupes religieux ou ethniques (Juifs, Tsiganes), politiques et sociaux.
Les camps de la mort.
Absolu : Citation de la résistante française puis militante des droits de l’homme et de la lutte contre la pauvreté Geneviève de Gaulle-Anthonioz (1920-2002) : « En entrant dans le camp, c’était comme si Dieu était resté à l’extérieur ».
Revenir des camps.
Camp de travail (goulag).
Camp de redressement.
3. Symbole de la vie militaire : La vie du camp.
Lit de camp : lit (pliant, léger) facilement transportable.
4. Camp volant (sens vieilli) : Espace où est organisée une unité légère, très mobile, chargée d’inquiéter et d’observer l’ennemi. Par métonymie : Un camp volant : nomade vivant en permanence en campement mobile.
– Citation de l’ écrivain français Henri Poulaille (1896-1980) : « C’est du sang de camp-volant, qu’il a dans les veines, c’t’homme-là ! ».
Locution : Vivre en camp volant : vivre d’une manière instable, sans s’installer.
– Citation de l’écrivain français Pierre Loti (1850-1923) : « Vivre en camp volant à l’hôtel dans le désordre des malles à moitié défaites ».
Lever le camp ; familier : fiche, foutre le camp : s’en aller, partir (décamper).
Fiche-moi le camp de là !
La peinture fiche le camp, ne tient pas.
Tout fout le camp !, les choses se dégradent.
1. Espace de terrain où s’installent des campeurs (camping).
Feux de camp.
Camp scout.
Passer l’été en camp.
Camp de vacances.
Camp de nudistes ; camp nudiste.
Par extension : Faire un camp dans les Alpes.
Camp de base : campement où sont déposés matériel et ravitaillement et qu’utilisent des alpinistes, des explorateurs polaires comme relais ou position de repli.
2. (sous l’influence de l’anglais américain camp) (Canada) Camp (d’été) (chalet, villa).
Passer la fin de semaine au camp.
Camp de pêche, de chasse (pavillon).
Camp de vacances (colonie).
(Canada) Camp de jour : centre qui propose aux enfants des activités de plein air pendant les vacances (Centre aéré).
Camp de bûcherons (chantier).
III) Groupe de personnes : Groupe qui s’oppose à un autre, se mesure à lui.
Le camp victorieux.
« L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme » (Hugo).
Constituer deux camps.
Les joueurs sont distribués en deux camps (équipe).
« Dans son lycée, chaque année, il se forme trois camps, spontanément » (Nimier).
Changer de camp.
Renvoyer quelqu’un dans son camp ; sens figuré : le rabrouer.
La balle est dans votre camp : C’est à vous de décider.
Entrer dans le camp adverse (côté, faction, groupe, parti).
Choisir son camp.
Passer dans le camp de l’opposition.