Morteruelo (cuisine espagnole) : Le morteruelo est un mets assez rustique de la cuisine castillane qui fait référence au mortier. L’usage de ce récipient, arrondi de grandeur variable, dans lequel on écrase à l’aide d’un pilon les divers ingrédients, remonte à l’Antiquité.
Riche en gibiers, le morteruelo est un plat d’automne par excellence. Cette spécialité, qui peut s’apparenter à un pâté, se déguste habituellement chaude. Pour confectionner cette recette, on utilise toujours du foie de porc que l’on mélange au lièvre, perdrix, jambon et lard.
Si le peuple espagnol est réputé pour son amour du football et de la corrida, il ne faut pas oublier sa passion ancestrale pour la chasse.
Dans l’arrière-pays, où le gibier abonde, les hommes se transmettent les fusils de père en fils. Les femmes, quant à elles, apprennent dès leur plus jeune âge à confectionner des mets à base de gibiers.
Le morteruelo est un condensé de saveurs. Chaque viande apporte à ce plat son goût spécifique.
Pour aromatiser cette spécialité, les Castillans utilisent du carvi. Cultivée pour ses graines oblongues et brunes, cette épice possède une saveur âcre et piquante, moins forte que le cumin et plus prononcé que l’aneth.
Quant à l’origan, il s’agit d’une variété sauvage de la marjolaine, originaire d’Asie. Aromate quasi-indispensable de la gastronomie méditerranéenne, il dévoile dans cette préparation sa saveur particulière.
Extrêmement convivial, le morteruelo se déguste dans certaines familles, accompagné de pignons de pin qui offrent leur texture croquante à ce « pâté de chasseurs ».
Il y a d’autres versions où l’on remplace le lièvre par le lapin, la perdrix par une volaille. En général on le chauffe accompagné de toasts mais on peut le consommer froid comme un pâté.