Racine : n.f. (mot venant du latin radicina, famille de radix « racine » qui donne : radis, raifort ; arracher, éradiquer).
Le mot « racine » a de nombreuses acceptions :
I) Chez les végétaux :
1. Partie axiale des plantes vasculaires qui croît en sens inverse de la tige et par laquelle la plante se fixe et absorbe les éléments dont elle se nourrit (pivot, radicelle, radicule, souche ; racinaire, radical ; rhizo-).
Racine pivotante, fasciculée ; traçante.
Racines adventives, aériennes.
Racine tubéreuse (griffe).
Racines comestibles : betterave, carotte, céleri, navet, radis, raifort, rutabaga, topinambour.
Apposition : Légumes-racines : plantes dont on consomme la racine (carotte, navet, etc.) (voir aussi Légumes oubliés).
– Citation de l’écrivain français Guy de Maupassant (1850-1893) : « Les plantes dont les racines grasses sont bonnes et savoureuses ».
Locution : Prendre racine, se dit d’un végétal qui pousse ou développe des racines capables de le fixer et de le nourrir (enraciner).
Au sens figuré : Attendre longtemps debout au même endroit (avec une nuance d’impatience) (Faire le planton, le poireau) ; Par extension : Ne plus partir, s’installer.
Un invité qui prend racine, qui s’incruste.
Manger les pissenlits par la racine : Être mort.
2. Par métaphore : Origine, principe profond.
Les racines de notre civilisation (source).
– Citation de l’écrivain français François Mauriac (1885-1970) : « Nos actes ne plongeaient aucune racine dans cette foi ».
Locution : Attaquer le mal à la racine, à la base, au principe premier (éradiquer).
Les racines de quelqu’un, ce qui constitue le fondement de son identité (souche, milieu, pays d’origine, ascendance…).
– Citation de l’écrivain, poète et peintre franco-marocain Tahar Ben Jelloun (né en 1947) : « Je n’ai jamais été en conflit avec mes racines. Je les retrouve avec naturel et je les respecte ».
– Citation de l’écrivain français Jean-Marie Le Clézio (1940) : « C’est à cela que je dois d’être né au loin, d’avoir grandi séparé de mes racines, dans ce sentiment d’étrangeté » (déraciner).
– « Les Racines du ciel », roman de de l’écrivain français Romain Gary (1914-1980), publié le 5 octobre 1956 aux éditions Gallimard. L’œuvre obtient le prix Goncourt la même année.
II) Dans le corps :
1. Portion (d’un organe) par laquelle quelque chose est implanté ; côté opposé à l’extrémité libre (base, naissance).
La racine du nez.
Racine d’une dent, partie conique plus ou moins effilée, fixée au maxillaire dans une cavité alvéolaire.
Dents à une, deux, trois racines.
– Citation de l’écrivain français André Gide (1869-1951) : « Une injection de novocaïne pour procéder à l’extraction d’une racine de molaire ».
2. Anatomie : Origine, point de départ (d’une structure anatomique, d’un organe).
Racine des poils, la partie enfoncée dans le follicule pileux.
Racine de la langue, par laquelle elle s’attache au plancher de la bouche.
Racines rachidiennes, les deux cordons (antérieur et postérieur) qui se détachent de la moelle épinière pour former, par leur réunion, un nerf rachidien (radiculaire).
Racine de l’ongle.
3. Sens courant : La racine des cheveux, la partie la plus proche du cuir chevelu.
Locution : Rougir jusqu’à la racine des cheveux.
– Citation de l’écrivain français Nicolas Mathieu (né en 1978) : « Ses cheveux étaient blonds, avec des racines noires ».
III) En sciences :
1. Mathématique : Racine nième d’un nombre a : nombre qui, élevé à la puissance n, donne a.
Racine carrée, cubique.
Degré d’une racine, représenté par son radical.
Extraire une racine, la calculer (radical).
Racine d’une équation : valeur de la variable qui satisfait à l’équation.
2. Linguistique : Élément irréductible d’un mot, obtenu par élimination de tous les éléments de formation et indices grammaticaux, qui correspond à une productivité dans l’histoire (étymologie) et constitue un support de signification (radical ; base).