Mouche : n.f. (mot venant du latin musca).
Le mot « mouche » a de nombreuses acceptions :
I) Insecte :
1. Sens vieilli : Petit insecte volant (abeille, guêpe, moucheron, moustique, taon).
– Citation de l’écrivain français Michel de Montaigne (1533-1592) : « Mouche guêpe ».
Sens moderne : Mouche d’Espagne : cantharide.
Régional : Mouche à miel : abeille.
Au Canada : Mouche à feu : luciole.
2. Sens moderne : Insecte (diptères*) aux nombreuses espèces, dont la plus commune est la mouche domestique.
La larve (asticot) de la mouche vit dans les matières organiques en putréfaction.
Petite mouche (moucheron, région : mouchette).
Mouche bleue, mouche de la viande.
Mouche dorée ou mouche verte (lucilie).
Mouche tsétsé (glossine).
Mouche charbonneuse (stomoxe).
Mouche du vinaigre (drosophile).
Mouche à merde (scatophage stercoraire).
Au Canada et en Louisiane : Mouche noire : insecte dont la piqûre est irritante (simulie).
– Citation de la romancière québécoise Jocelyne Saucier est une : « Ils y sont tous, les maringouins, les mouches noires, les brûlots ».
Sens courant : Mouche domestique.
Protection contre les mouches (chasse-mouche, insecticide, papier tue-mouche, tapette).
Nuage, nuée de mouches.
Chiures de mouches.
Sens figuré : Pattes de mouche(s) : écriture très petite, irrégulière et difficile à lire.
(*) Diptère : Ordre d’insectes à métamorphoses complètes, à deux ailes, dont la tête est munie de pièces buccales en forme de trompe, servant à piquer, à sucer.
3. Locutions avec le mot « mouche » : On aurait entendu une mouche voler : le plus profond silence régnait.
On ne prend pas les mouches avec du vinaigre : On réussit mieux par la douceur que par la rudesse.
Il ne ferait pas de mal à une mouche : il n’est absolument pas méchant.
– Citation de l’écrivain français Émile Zola (1840-1902) : « Vous dites vous-même qu’il est trop bon et qu’il ne tuerait pas une mouche ! ».
Mourir, tomber comme des mouches, en masse, en grand nombre.
Prendre la mouche : s’emporter, se mettre en colère.
Quelle mouche le pique (l’a piqué) ? pourquoi se met-il en colère brusquement et sans raison apparente ? (Qu’est-ce qui lui prend ?).
Familier : Gober les mouches : Se laisser aller, être guidé par la paresse et jouer les fainéants, rester passif.
Enculer les mouches : pinailler.
Enculage de mouches : minutie excessive.
C’est une enculeuse de mouches (Coupeur de cheveux en quatre).
– Citation de Pierre Desproges, humoriste français (1939-1988) : « J’aurai toujours plus de respect pour les enculeurs de mouches que pour les inventeurs de bombes à neutrons ».
Par allusion à la fable du poète et fabuliste français Jean de la Fontaine (1621-1695) : « Le Coche et la Mouche » : Être, faire la mouche du coche : s’agiter beaucoup sans rendre de réels services.
Région (Nord, Belgique) : Après moi (nous) les mouches ! peu importe ce qu’il adviendra ( Après moi le déluge).
II) Par allusion à la forme, la couleur, la taille de l’insecte
1. Sens vieilli : Petite tache.
2. Petit morceau de taffetas (*) noir que les femmes mettaient sur la peau pour en faire ressortir la blancheur.
(*) Taffetas : Tissu de soie à armure unie
3. Mouche artificielle : appât fait plumes de couleurs fixées à un hameçon.
– Citation de l’écrivaine, compositrice et chanteuse française Marie Rouanet (née en 1936) : « Poissons articulés, jabots de coqs pour fabriquer des mouches, objets sacrés et quasi magiques ».
Pêche à la mouche : pêche au lancer à la mouche artificielle .
4. Bouton que l’on fixe à la pointe d’un fleuret, pour le rendre inoffensif (moucheter).
5. Point noir au centre d’une cible.
Locution : Faire mouche : toucher ce point ; sens figuré : toucher juste (Mettre dans le mille).
– Citation de l’écrivain français Marcel Aymé (1902-1967) : « Vous faisiez mouche à chaque mot ».
6. Point brillant ou tache qui apparaît dans le champ de l’œil.
– Citation du poète et romancier français Louis Aragon (1897-1882) : « Il avait des mouches devant les yeux, et des points d’or ».
7. Touffe de barbe au-dessous de la lèvre inférieure.
Porter la mouche.
III) Par allusion à la finesse, la mobilité de l’insecte
1. Sens vieilli : Espion (mouchard).
2 . Sens moderne : Fine mouche : personne habile, rusée.
3. Maritime : Petit navire de reconnaissance, très mobile.
Mouche d’escadre.
Sens courant (élément de composés) : Bateau-mouche.
4. Sport (apposition) : Poids mouche.
Poids mouches est une catégorie de poids en sports de combat.
En boxe anglaise professionnelle masculine, elle concerne les athlètes pesant entre 48,988 kilogrammes (108 lb) et 50,349 kilogrammes (111 lb).
A FAIRE
Guêpe
Moucheron
Moustique
Taon
Nuée : n.f. (mot venant de nue).
1. Littérature : Gros nuage (nuage, nue).
« La voyez-vous passer, la nuée au flanc noir ? » (Hugo).
2. Par extension : Nuée ardente : avalanche de cendres et de débris (blocs, scories, lapilli… pyroclastique) à haute température, qui dévale les pentes d’un volcan lors de certaines éruptions.
3. Multitude formant un groupe compact (comparé à un nuage).
« Une nuée d’oiseaux qui tourbillonnent et voltigent sans but » (Gautier).
Très grand nombre (de choses, de personnes) (essaim, quantité).
Des nuées de photographes.
Chiure : n.f. (mot venant de chier).
Une chiure est un excrément (d’insecte, de mouche) (chiasse).
« Deux glaces, pleines de chiures de mouches » (Zola).
Enculage : n.m. (mot vulgaire venant de enculer)
L’enculage est l’action d’enculer (sodomie).
Très familier : Enculage de mouches.
(Sodomie : n.f. (mot venant de Sodome, nom d’une ville de Palestine, détruite avec Gomorrhe à cause de leur corruption).
La sodomie est pour un homme, la pratique du coït anal avec un homme (homosexualité, pédérastie) ou avec une femme.
(Coït : n.m. (mot venant du latin coitus, de coire « aller ensemble »).
Le coït est l’accouplement du mâle avec la femelle (copulation).
Chez l’être humain : Coït interrompu : méthode contraceptive qui consiste à retirer le pénis du vagin immédiatement avant l’éjaculation (Se retirer).
Coït réservé, sans éjaculation.
Coït anal (sodomie).
Enculer : v.tr. (mot venant de en- et de cul).
Sens vulgaire : Sodomiser.
Dans des injures : Va te faire enculer ! (foutre, voir).
Enculer les mouches.
Fainéant : n. et adj. (mot venant de l’altération de faignant « négligent », de feindre « paresser » : feignant).
Le mot « fainéant » a plusieurs acceptions :
1. Personne qui ne veut rien faire (paresseux ; familier feignant, feignasse).
Lève-toi, fainéant !
Qui n’a rien à faire (désœuvré, oisif).
« Je suis un fainéant, bohème, journaliste » (Nerval).
2. Adjectif : Paresseux (inactif, indolent, nonchalant ; région. lâche).
Un élève fainéant.
Locution : Les Rois fainéants : les derniers Mérovingiens réduits à l’inaction par les maires du palais.
Contraires de fainéant : actif, diligent, laborieux, travailleur.
Pinailler : v.intr. (mot d’origine inconnue ; probablement obscène : de pine).
« Pinailler », c’est ergoter sur des vétilles, se perdre dans les subtilités
(Chercher la petite bête ; couper les cheveux en quatre ; enculer les mouches).
Déluge : n.m.
Hameçon : n.m.
Inoffensif : adj.