Ours : n.m. (mot venant du latin ursus)
Le mot « ours » a plusieurs acceptions :
1. Les ours forment la famille de mammifères des Ursidés (familles des Ursidae), de l’ordre des carnivores (Carnivora).
Le Grand panda, dont la classification a longtemps prêté à débat, est aujourd’hui considéré comme un ours herbivore au sein de cette famille.
Il n’existe que huit espèces d’ours vivantes réparties dans une grande variété d’habitats, à la fois dans l’hémisphère Nord et dans une partie de l’hémisphère Sud. Les ours vivent sur les continents d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Amérique du Sud, et en Asie.
Les ours modernes ont comme caractéristiques un corps grand, trapu et massif, un long museau, un pelage dense, des pattes plantigrades à cinq griffes non rétractiles et une queue courte.
L’ours blanc est principalement carnassier.
Le panda géant se nourrit presque exclusivement de bambou.
Les six autres espèces sont omnivores, leur alimentation variée comprend essentiellement des plantes et des animaux.
Sauf en période de reproduction et d’éducation des jeunes, les ours sont solitaires. Généralement diurnes, ils sont aussi éventuellement actifs la nuit ou au crépuscule, en particulier autour des zones d’habitation humaine. On les dit parfois « nocto-diurnes ». Aidé par un odorat développé, l’ours peut, malgré sa corpulence, courir rapidement, nager et escalader certaines parois ou des arbres.
Cavernicole, il se réfugie volontiers dans des grottes, cavernes et tanières. La plupart des espèces y passent la saison froide à dormir (hibernation).
Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. Ils ont joué un rôle de premier plan dans la culture (mythologie, légendes, etc.) et les arts. À l’époque moderne, les populations d’ours sont victimes de pressions (comme celles des éleveurs dans les Pyrénées), de l’empiétement de l’homme sur son habitat naturel, de l’artificialisation et de la fragmentation des forêts, ainsi que du commerce illicite, notamment le marché asiatique de la bile d’ours.
L’UICN a classé six espèces d’ours comme vulnérables ou menacées d’extinction. L’ours brun pourrait disparaître dans certains pays européens. Le braconnage et le commerce international des populations les plus en danger sont interdits, mais se pratiquent toujours.
L’ours a largement marqué la culture humaine à travers des rites et des traditions attestés de l’Europe aux Amériques et en Asie, et a donné lieu à une abondante culture populaire.
Théophraste (*), dans son traité « Des odeurs », dit que la chair de l’ours croît si on la conserve, même cuite, pendant le temps de leur retraite. Il dit encore que, lors de l’hibernation, on ne trouve en lui aucune trace d’aliments et que son ventre ne contient qu’une très petite quantité de liquide ; de même dans leur cœur pour le sang, et que le reste du corps n’en contient pas du tout. À leur sortie, au printemps, ils consomment une certaine herbe nommée aron (en grec ancien ἄρον).
(*) Théophraste est un philosophe de la Grèce antique né vers 372 av. J.-C. à Eresós et mort vers 288 av. J.-C. à Athènes. Élève d’Aristote, il est le premier scholarque du Lycée, de 322 à sa mort ; botaniste et naturaliste, polygraphe ou encore alchimiste.
2. Locution (allusion à une fable du poète et fabuliste français Jean de la Fontaine (1621-1695) : ) : Le pavé de l’ours : maladresse commise dans l’intention de rendre service, mais qui produit un effet contraire.
Tourner comme un ours en cage : marcher de long en large dans une pièce, par inaction.
– Citation du poète français Guillaume Apollinaire (1880-1918) : « Dans une fosse comme un ours Chaque matin je me promène Tournons tournons tournons toujours ».
Locution proverbiale : Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de avoir tué : Il ne faut pas utiliser ou considérer comme acquise une chose avant de l’avoir en sa possession.
3. Par analogie : Jouet d’enfant (en peluche, etc.) ayant l’apparence d’un ourson. Enfant qui dort avec son ours en peluche (nounours, teddy-bear).
4. Allusion aux mœurs solitaires, à l’aspect lourdaud de l’ours : Homme insociable, hargneux, qui recherche la solitude.
Quel ours ! C’est un vieil ours.
Adjectif : Citation de l’écrivain français Émile Zola (1840-1902) : « La mère et le fils semblaient un peu ours ».
L’expression « Ours mal léché » : Un ours mal léché est un ours sur qui cette opération n’a pas bien réussi. Selon une autre hypothèse, cette locution viendrait de l’espagnol mala leche signifiant « mauvais lait ». Quand quelqu’un a mauvais caractère, on dit qu’il a eu du mauvais lait quand il était petit.
5. Locution familière : Avoir ses ours, ses règles.
6. Encadré où doivent figurer, dans une publication, la liste des collaborateurs et les mentions légales.