Réveillon : Le réveillon est le repas pris au cours de la nuit de Noël et, par extension, pendant celle du jour de l’An. Deux fêtes religieuses du monde chrétien par excellence. Le réveillon de Noël marquant la veille de la naissance du Christ et le réveillon du nouvel An marquant le passage à une nouvelle année de l’ère chrétienne.
La longue durée des trois messes basses aux alentours de minuit et le chemin parcouru pour aller à l’église et en revenir justifiaient autrefois ce solide repas pris tard dans la nuit. De nos jours, le réveillon est surtout une occasion de faire bonne chère en famille ou entre amis ; il reste associé, en France et à l’étranger, à des mets spécialement cuisinés, surtout à Noël.
Les plats traditionnels du réveillon : Un peu partout en France, la dinde rôtie aux marrons est devenue le plat classique du réveillon. Cependant, autrefois, la daube en Armagnac, le foie d’oie et la choucroute en Alsace, l’aligot en Auvergne, le boudin en Nivernais et l’oie dans le Sud-ouest étaient de rigueur.
Dans le Sud-Est, la tradition imposait, avant l’office, le « gros souper » : chou-fleur et morue en raïto, ou encore escargots, mulet aux olives, omelette aux artichauts et pâtes fraîches. Ce repas se terminait immuablement par les « desserts de Noël », qui étaient au nombre de treize comme les treize convives de la Cène.
Dans tout le monde chrétien, le menu du réveillon se transmet par tradition, et Édouard de Pomiane écrit à ce sujet : « Les Russes mangent la koutia, grains de blé cuits avec des fruits secs. Les Polonais rompent une hostie et mangent des plats à base de graines de pavot… Sur la table des Anglais apparaît tous les ans le Christmas pudding ».
En Italie, à Rome, les festivités commencent dans la nuit du 23 au 24 décembre par un grand marché nocturne : on s’y approvisionne notamment en anguilles vivantes, indispensables pour un vrai repas de Noël, qui comporte également un chapon farci et rôti. Plus au nord, à Bologne, capitale des pâtes fraîches, le réveillon commence par des tortellinis farcir d’un hachis de porc, de dinde et de chair à saucisse, de fromage et de noix de muscade. Au chapitre des friandises, citons le biscuit noccioto au miel et aux noix, découpée en triangles, la cassate à la ricotta et au chocolat, ainsi que le torrone aux amandes. Ce type de friandises est de rigueur dans tous les pays, et l’on retrouve les biscuits ou les sucreries aux amandes en Espagne, avec des dragons en massepain fourrés de fruits secs.
En Allemagne, si la carpe fait figure de plat rituel du réveillon, elle est souvent remplacée par l’oie, la dinde, le chevreuil, le sanglier, un rôti ou même des Schnitzel (escalopes panées). Mais certains aliments demeurent traditionnels, notamment les pommes, les noix et les amandes. Les pains d’épice de Nuremberg, le Stollen de Dresde, le massepain de Lübeck et les petits gâteaux faits à la maison (à l’anis vert, aux amandes, à la cannelle) sont pour ainsi dire obligatoires au pied du sapin ou sur la table du réveillon.
En Suède, le réveillon était jadis indissociable de la lingue marinée et séchée, servie en sauce blanche avec du beurre et des pommes de terre, de la moutarde et du poivre noir. Aujourd’hui, on apprécie surtout, comme au Danemark, l’oie farcie de pommes et de pruneaux, rôtie et garnie de chou rouge, de pommes de terre caramélisées et de sauce aux airelles ; le porridge au riz ou le riz aux amandes nappé de compote de cerise constituent souvent le dessert.
En Norvège, on déguste des grosses côtelettes de porc rôties, servies avec de la choucroute au cumin, tandis que, en Finlande, on fait cuire un jambon sous une croûte en pâte de seigle. Enfin, en Scandinavie, le réveillon est souvent fêté par un somptueux smôrgasbord.